Dans la beauté que je demeure
dans la beauté que je marche
dans la beauté que demeure ma parenté homme
dans la beauté que demeure ma parenté femme
dans la beauté qu’il pleuve sur mes jeunes hommes
dans la beauté qu’il pleuve sur mes jeunes femmes
dans la beauté qu’il pleuve sur nous
dans la beauté que notre maïs pousse
sur la piste de pollen qu’il pleuve
dans la beauté devant nous qu’il pleuve
dans la beauté derrière nous qu’il pleuve
dans la beauté que je marche
dans la beauté tout autour de nous que je marche
avec les oiseaux joyeux
les oiseaux rieurs dans la beauté
sur la piste marquée de pollen fasse que je marche
avec des sauterelles à mes pieds fasse que je marche
avec la rosée à mes pieds fasse que je marche
avec la beauté tout autour de nous fasse que je marche
la beauté devant moi fasse que je marche
la beauté derrière moi fasse que je marche
sur la piste de la beauté en sentiment de vie fasse que je marche
dans le vieil âge errant sur la piste de la beauté fasse que je marche
à nouveau vivant fasse que je marche
avec vous fasse que je marche
c’est avec vos pieds que je marche
avec vos corps que je marche fasse dans la beauté
insensible à la douleur fasse que je marche
dans la légèreté qu’il pleuve sur mon esprit
qu’il pleuve avec nos chevaux nos abondants chevaux dans la beauté
sur la piste de pollen dans toutes les directions
joyeusement que je marche avec vous dans la beauté
avec d’abondants nuages d’abondantes averses d’abondants soleils
avec l’arc-en-ciel l’oiseau de la rosée
avec la lumière du soir avec vous avec vos langues frottées
accompli avec vous dans la beauté
accomplis dans la beauté
dans la beauté
Texte lu samedi 9 septembre, accompagnée du musicologue Lionel Pons, en écho à l’œuvre de James Lee Byars « Le Petit Ange rouge » exposée parmi d’autres au Musée Cantini (Exposition « CIRVA – Une Maison de Verre »).
Texte un tantinet réécrit d’un Chant des Nuits, texte-médecine dit par un chaman navajo.
Les autres textes lus pendant cette déambulation étaient :
– Gôzô Yoshimasu, « Crépuscule d’août, à la licorne », extrait de Ex-voto, a thousand steps and more (pour Espace résonné, Pascal Broccolichi)
– Jorge Luis Borges, « La Quête d’Averroës », dans L’Aleph (pour Cône de verre, Piotr Kowalski)
– René-Guy Cadou, L’Idiot (pour La Japonaise, Erik Dietman)
– Jean Genet, Le Condamné à mort (pour Tchaïkovski, Erik Dietman)
– Henri Michaux, Lointain intérieur (Je vous écris d’un pays lointain (…) [pour vous faire sentir] des remuements souterrains.) (pour D. Brouillard, Erik Dietman)
– Claude Favre, « Danses » (pour Voce parla luce, de Giuseppe Caccavale)